Description

La Sérotine bicolore a une taille moyenne, une allure robuste. Son museau est large et court. Les oreilles sont larges, courtes et arrondies avec un bord postérieur s’étendant jusque sous la bouche. Les poils dorsaux sont longs, bruns foncés sur la base et blancs argentés sur la pointe. Le pelage ventral varie du gris au blanc, avec parfois des taches sombres. Ce pelage poivre et sel est caractéristique de l’espèce. La face et les membranes sont noires mattes.

La Sérotine bicolore présente une vaste distribution depuis l’Est de la France jusqu’à la Sibérie et de la côte pacifique à la Mandchourie. Elle est présente en Europe Centrale et orientale et se trouve en limite d’aire de répartition en Alsace. C’est une chauve-souris migratrice, se reproduisant surtout dans le Nord et l’Est de son aire de distribution, ses quartiers d’hibernation se trouvant plutôt à l’Ouest. La présence de l’espèce en France semble limitée aux massifs montagneux de l’Est. Cette espèce, anthropophile, peut se reproduire en France. En Alsace, elle est présente au cours des différentes périodes de l’année, essentiellement dans le massif vosgien, avec des observations pour la plupart à moins de 400m d’altitude.

Elle occupe des gîtes très divers: fissures des bâtiments, charpentes de grenier, volets, arbres creux. Les colonies estivales sont trouvées sous les toitures, derrière les bardages des façades et dans les fissures des falaises. Mâles et femelles passent l’été dans des gîtes séparés. Les mâles forment de grandes colonies de 60 à plus de 300 individus. Les femelles se regroupent pour la mise bas en colonie de moins de 60 individus. C’est la seule chauve-souris d’Europe qui possède deux paires de mamelles, elle peut donc donner naissance à des jumeaux. En Automne, les Sérotines bicolores se livrent à des parades nuptiales en vol, souvent devant le futur gîte d’hibernation. La Sérotine bicolore sort à la fin du crépuscule. Elle vole rapidement et recherche des grandes zones humides, notamment de l’eau libre où elle capture des insectes près de la surface. Elle se nourrit de trichoptères, de lépidoptères et diptères. Elle peut également chasser au-dessus des champs dégagés, des prairies et agglomérations. Elle apprécie les milieux dégagés. Les projets d’implantations éoliens sont l’une des menaces qui pèsent sur l’espèce. Les connaissances sur l’espèce en Alsace sont incomplètes, ce qui rend impossible pour le moment de proposer des mesures de protections adaptées.