Dans le contexte du réchauffement climatique et de l’anthropisation des milieux naturels, une des grandes questions posée aux écologues concerne la capacité des espèces animales à s’adapter à ces rapides modifications. Pouvoir mesurer sur les individus d’une espèce sauvage le panel comportemental et ses modifications en réponse à des modifications du milieu est essentiel, mais pas suffisant : encore faut-il en mesurer les conséquences en termes de contraintes physiologiques et énergétiques. Par exemple, le fait de plonger en apnée à encore plus grande profondeur est-il un handicap insurmontable pour les Manchots royaux de nos Iles subantarctiques, dont les eaux se réchauffent inexorablement ?
Pour répondre à ce type de questions, la paire de jumelles ou encore l’émetteur VHF ne suffisent pas : ces espèces s’éloignent à de très grandes distances pendant de longues semaines, plongent à plus de 300m de profondeur et mettent en place des adaptations physiologiques bien plus complexes que celles qui restent accessibles à l’investigation scientifique en condition de captivité.
Le « Bio-logging », une approche disciplinaire initiée dans les années 80 mais révolutionnée avec l’avènement de la téléphonie mobile et du nouveau millénaire, peut permettre d’aborder maintenant ce genre de problématique avec les outils adaptés.
Au cours de cette conférence, Yves HANDRICH, chercheur au CNRS au sein du Département Ecologie, Physiologie et Ethologie de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien, a décrit l’aventure scientifique que représente le ‘Bio-logging’ au travers d’exemples concrets. Eléphant de mer, Manchot, Tortue luth, Blaireau d’Europe et Chat domestique étaient au programme et ont été présentés à une trentaine de personnes.