Réseau Blaireau
En 2002, le GEPMA crée un groupe de travail spécifique : « le réseau Blaireau ».
Cette mobilisation, à l’initiative de Christian BRAUN (ancien vice-président du GEPMA), faisait suite aux inquiétudes vécues sur le terrain par certains observateurs :
- destructions par piégeage.
- dérangements et destructions volontaires de nombreux complexes.
- pression des milieux cynégétiques pour revenir sur le statut juridique du blaireau et obtenir qu’il soit classé dans la liste des espèces nuisibles.
En 2003, le groupe de travail a lancé une enquête régionale basée sur le recensement et le suivi à long terme des terriers de Blaireau. En effet, ce mustélidé est difficilement observable et la principale méthode pour étudier l’espèce consiste à suivre ses terriers. L’objectif de ce suivi est notamment de faire progresser la connaissance de l’espèce dans les départements alsaciens et de connaître la situation de la population.
La première année, une cinquantaine de bénévoles naturalistes ont répondu à l’appel du GEPMA et ont fait remonter près de 200 données concernant le Blaireau. En 2024, plus de cent bénévoles se sont investis et 1107 données ont été recueillies, portant ainsi le nombre de terriers actuellement connus en Alsace à 2767.
A quoi servent les données recueillies ?
Connaissance de l’espèce
Le Blaireau, en raison de son activité principalement nocturne et de sa nature craintive, est une espèce difficile à observer. Par conséquent, peu d’éléments sur la dynamique de ses populations en Alsace sont connus. Les effectifs de l’espèce ont augmenté depuis l’interdiction du gazage des terriers en 1988. Cependant, la fragmentation et la destruction des habitats, les actes de malveillance tels que le piégeage, la destruction du terrier et l’obstruction des gueules peuvent entraîner une régression des effectifs de la population.
L’enquête blaireau permet donc d’améliorer nos connaissances sur l’espèce et d’avoir une vision de l’état des populations alsaciennes.
Une première victoire
Grâce aux résultats obtenus lors de la première année de suivi, en 2004 le Blaireau a été retiré de la liste des « espèces chassables » dans le département du Bas-Rhin ! Il s’agit d’une première à l’échelle nationale ! Rappelons que sur le reste du territoire français, dont le Haut-Rhin, le Blaireau reste chassable. Cependant, le GEPMA doit rester très vigilant et continuer à accumuler des connaissances sur le Blaireau, afin d’éviter un retour en arrière…
Estimation de la population alsacienne
Entre 2006 et 2012, le GEPMA a effectué une étude dans le but d’estimer le nombre de blaireaux en Alsace. Cette première étude, basée sur 6 des 10 entités éco-paysagères mises en avant par le réseau associatif ODONAT Grand Est, a estimé que la population de blaireau en Alsace était comprise entre 10 000 et 12 000 individus.
En 2023, le GEPMA avec l’appui d’autres structures, a souhaité réactualiser cette estimation pour préciser les effectifs du blaireau dans le contexte actuel. Cette fois, les 10 entités éco-géographiques préétablies par ODONAT Grand Est ont été prises en compte. Une sélection quasi-aléatoire de 30 mailles de 5 km par 5 km a été effectuée sur le territoire alsacien, comme visible ci-contre.
Le but est de prospecter en totalité ces 30 zones, à la recherche des terriers. Par la suite, les résultats seront analysés et exploités, afin de pouvoir faire une nouvelle estimation de l’effectif de la population des blaireaux en Alsace. Actuellement, la majorité des mailles a été totalement prospectée ou est sur le point d’être achevée. Seules quelques zones restent à contrôler.
Sensibilisation
La plaquette Blaireau
En 2018, une plaquette informative sur le Blaireau Européen a été réalisée. Elle permet de sensibiliser et de mieux connaître cette espèce discrète et pourtant bien présente en Alsace.
Télécharger la Plaquette Blaireau au format PDF
Les Bilans de l’Enquête Blaireau
Les bilans annuels du suivi des terriers de blaireau sont rédigés chaque année et permettent de suivre la population alsacienne, en plus de faire un retour sur tout le travail accompli par nos bénévoles !
Bonne lecture !
En quoi consiste le suivi ?
Le suivi des terriers permet de recenser les nouveaux et de continuer les observations sur ceux déjà connus. Deux façons de transmission des données sont possibles :
- Une fiche de description/suivi, où renseigner diverses informations (coordonnées géographiques du site, type de terrier, nombre de gueules total et actives, activité du terrier, indices de présence…)
- Un tableur de description et un tableur de suivi. Le premier tableur permet de décrire un nouveau terrier (faire sa « fiche d’identité »), et le second permet de renseigner les observations faites sur un terrier à un moment T. La saisie des données est facilitée par des encadrés explicatifs, ainsi que des listes déroulantes.
Un suivi régulier du site permet de rendre compte de l’évolution du terrier au cours des mois et des années. L’idéal est d’effectuer un contrôle bisannuel, au printemps et en automne lorsque l’activité des blaireaux est la plus importante. Il est également important de relever les dérangements du site (anthropiques ou naturels) et les éventuels dégâts provoqués par le blaireau. Cela nous permet de relayer l’information au pôle Médiation Faune Sauvage de la LPO, afin de traiter au mieux les problèmes observés.
La fiche et les tableurs peuvent être envoyés au GEPMA à l’adresse électronique missions@gepma.org. La fiche peut aussi être communiquée par voie postale au 8 rue Adèle Riton, 67000 Strasbourg. Par la suite, les données seront enregistrées dans la base de données, puis analysées en vue de la rédaction du « Bilan blaireau ».
Télécharger la fiche de description/suivi au format PDF
Télécharger le tableur de description au format Excel
Télécharger le tableur de suivi au format Excel
Pour participer
Vous souhaitez vous investir en faveur du blaireau ? Rien de plus simple !
Envoyez-nous un courriel à missions@gepma.org en nous précisant les secteurs où vous souhaitez faire du suivi. Nous vous enverrons par la suite la liste des terriers non-suivis à proximité. Vous n’aurez plus qu’à choisir ceux que vous voulez suivre et à nous en informer, afin que nous puissions vous noter en tant qu’observateur !
NB : il est aussi possible de seulement relayer des informations sur les terriers, sans en faire le suivi. Il suffit de le préciser sur les documents (fiche ou tableurs) que vous nous renvoyez.